Au nom du peuple,
L’assemblée des représentants du peuple ayant adopté.
Le Président de la République promulgue la loi organique dont la teneur suit :
Chapitre premier
Dispositions générales
Article premier – La présente loi a pour objectif de fixer les modalités et procédures relatives au signalement des faits de corruption et les mécanismes de protection des lanceurs d’alerte à l’effet de contribuer à la consécration des principes de transparence, d’intégrité, de redevabilité et de bonne gouvernance, ainsi que la prévention et la lutte contre la corruption dans les secteurs public et privé.
Art. 2 – Au sens de la présente loi, on entend par :
Art. 3 – Les organismes publics sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires à la bonne exécution de la présente loi à l’effet d’assurer la transparence de l’action de l’administration et l’instauration des principes d’intégrité, de redevabilité et de lutte contre la corruption.
Il est accordé aux organismes mentionnés à l’article 2 de la présente loi, et qui répondent aux bonnes pratiques reconnues aux plans national et international dans le domaine de la prévention de la corruption, des incitations dont les conditions et les procédures d’octroi sont fixées par décret gouvernemental.
Art. 4 – Les dispositions de la présente loi ne font pas obstacle à ce que le signalement des faits de corruption soit directement adressé aux autorités juridictionnelles compétentes.
Art. 5 – Les organismes chargés de l’exécution de la présente loi, sont tenus de se conformer aux exigences de la protection des données personnelles, conformément à la législation en vigueur dans ce domaine.
Chapitre II – Des conditions et procédures de signalement des faits de corruption donnant lieu à protection
Section première – De l’autorité compétente destinataire du signalement
Art. 6 – Le lanceur d’alerte est tenu d’adresser le signalement des faits de corruption obligatoirement à l’Instance, laquelle doit prendre les mesures garantissant la protection de son identité.
L’Instance est compétente pour connaître des signalements des faits de corruption se rapportant aux cas suivants :
En dehors de ces cas, l’Instance peut transmettre les signalements aux organismes intéressés, sans que cela n’empêche, en tous les cas, le lanceur d’alerte d’agir directement en justice.
Art. 7 – Chaque organisme public soumis aux dispositions de la présente loi, doit désigner en son sein, la structure administrative compétente pour recevoir et investiguer sur les signalements de suspicions de corruption qui lui sont transmis par l’Instance, ci-après citée « la structure administrative compétente ».
Chaque organisme public soumis aux dispositions de la présente loi, doit également adresser à l’Instance dans un délai de deux mois à compter de la date de publication de la présente loi au Journal Officiel de la République Tunisienne, les numéros de téléphone et du fax ainsi que l’adresse électronique de la structure administrative compétente, et les publier sur son site électronique.
Art. 8 – Les organismes publics doivent faciliter le travail de la structure administrative compétente, et ce, par la mise à sa disposition des ressources matérielles et humaines nécessaires à l’accomplissement de ses missions prévues par la présente loi, et s’abstenir de s’ingérer dans ses travaux.
Section 2 – Des modalités et procédures de signalement
Art. 9 – L’Instance doit poursuive l’examen des dossiers de signalement des faits de corruption, après leur retrait de l’organisme intéressé, et ce, dans les cas suivants :
Art. 10 – Le lanceur d’alerte présente, par écrit, le signalement, lequel doit contenir les mentions obligatoires citées à l’article 12 de la présente loi.
Le signalement est déposé soit directement auprès de l’Instance contre récépissé délivré obligatoirement à cet effet, soit par lettre recommandée avec accusé de réception.
Si le lanceur d’alerte est non voyant, souffrant d’un handicap physique quelconque ou analphabète, il peut émettre son signalement directement à l’Instance, dont l’un de ses membres dresse un procès-verbal à cet effet, contenant les détails du signalement.
Le signalement des faits de corruption peut être émis par le biais des systèmes électroniques officiels réservés à cet effet.
Art. 11 – Le lanceur d’alerte doit révéler son identité auprès de l’Instance. Il peut demander de garder la confidentialité de son identité dans toutes les étapes de vérification de son signalement.
Art. 12 – Le signalement des faits de corruption doit contenir ce qui suit :
Art. 13 – Si le signalement des faits de corruption ne contient pas les renseignements mentionnés à l’article 12 de la présente loi, l’Instance invite le lanceur d’alerte à les compléter dans un délai maximum de sept (7) jours à compter de la date de réception du signalement. Le lanceur d’alerte est tenu de compléter les renseignements requis dans un délai n’excédant pas dix jours (10) à compter de la date de réception de la demande de complément de renseignements.
L’Instance refuse l’examen des dossiers qui n’ont pas été complétés dans les délais ci-dessus fixés, à l’exception des cas auxquels l’Instance estime que les faits objets du signalement nécessite la poursuite de leur examen.
Art. 14 – L’Instance prend les mesures nécessaires, pour vérifier l’exactitude des données contenues dans les dossiers dont elle est saisie au sens de l’article 6 de la présente loi.
Les organismes intéressés prennent les mesures mentionnées à l’alinéa précédent en ce qui concerne les dossiers qui leur sont transmis par l’Instance.
Art. 15 – L’Instance établit un rapport sur les travaux objets du signalement. Elle informe le lanceur d’alerte des conclusions de son rapport, dans un délai n’excédant pas deux mois à compter de la date de dépôt du signalement dont elle est saisie au sens de l’article 6 de la présente loi. Ce délai peut être prorogé d’un mois supplémentaire, s’il existe des raisons sérieuses le justifiant.
Les organismes intéressés établissent, également, un rapport sur les travaux objets du signalement, qui leur sont transmis par l’Instance et informent l’Instance des conclusions de leur rapport dans un délai n’excédant pas un mois. L’organisme intéressé peut demander la prorogation de ce délai de quinze jours supplémentaires s’il existe des raisons sérieuses le justifiant. L’Instance doit informer le lanceur d’alerte des conclusions du rapport, dans un délai d’une semaine à compter de la date de sa réception de la part de l’organisme intéressé.
Art. 16 – Le lanceur d’alerte peut fournir des suggestions, informations ou preuves supplémentaires au cours des enquêtes ou investigations ultérieures auxquelles procède l’Instance.
Art. 17 – S’il est établi, sur la base du signalement transmis par l’Instance à l’organisme intéressé, l’existence d’une suspicion de corruption, l’organisme intéressé doit prendre les mesures nécessaires suivantes :
Dans tous les cas, l’organisme intéressé doit transmettre les conclusions des investigations et des rapports objets du signalement à l’Instance, qui doit prendre les mesures qu’elle juge utiles.
Art. 18 – L’Instance établit un rapport définitif sur les travaux objets du signalement et le transmet aux autorités intéressées dans un délai maximum de deux mois.
Chapitre III – Des conditions et mécanismes de protection des lanceurs d’alerte
Art. 19 – Le lanceur d’alerte bénéficie, sur sa demande, ou à l’initiative de l’Instance après son consentement, de la protection contre toute forme de rétorsion, de discrimination, d’intimidation ou de répression. Il est également protégé contre toute poursuite pénale, civile ou administrative, ainsi que contre toute autre mesure lui causant un préjudice matériel ou moral, si tout cela est survenu à l’occasion ou suite au signalement.
La protection est accordée par décision de l’Instance. Les décisions de protection sont exécutées en coordination avec les autorités publiques intéressées, notamment les autorités sécuritaires, conforment à la législation en vigueur.
Cette protection s’étend aux personnes étroitement liées au lanceur d’alerte, citées à l’article 26 de la présente loi.
Est exclu de la protection, quiconque émet sciemment un signalement dans l’intention de nuire à autrui.
Art. 20 – Le lanceur d’alerte n’est pas tenu d’établir la preuve de l’exactitude des informations objets du signalement.
Art. 21 – L’Instance étudie les demandes de protection, les mécanismes qui lui sont nécessaires, ainsi que sa durée, et prend sa décision à cet effet dans un délai de trois jours à compter de sa réception de la demande. Toute décision de refus d’accorder la protection doit être motivée. Dans tous les cas, l’Instance notifie sa décision au lanceur d’alerte dans un délai de quarante-huit heures, à compter de la date à la quelle elle a été rendue.
Dans un délai de dix jours à compter de la date de notification indiquée ci-dessus, la décision de refus d’accorder la protection, l’accorder de manière partielle ou insuffisante ou encore sa modulation ou sa levée, peut faire l’objet d’un recours devant le juge des référés du tribunal administratif, lequel rend sa décision dans un délai de sept jours à compter de la date du recours. Sa décision est susceptible d’appel conformément aux procédures prévues pour les ordonnances de référé.
Art. 22 – L’Instance est tenue de garder la confidentialité de l’identité du lanceur d’alerte. Elle ne peut la divulguer qu’après son consentement préalable et écrit.
En cas de nécessité et sans préjudice des droits de la défense, il peut être procédé à l’audition du lanceur d’alerte en tant que témoin devant l’autorité juridictionnelle compétente, qui prend les mesures nécessaires pour protéger la confidentialité de son identité vis-à-vis des tiers.
Art. 23 – Aucune sanction disciplinaire ni pénale n’est encourue par le lanceur d’alerte pour violation du secret professionnel ou pour manquement à l’obligation de réserve, si ces sanctions ont été prises à l’occasion ou suite au signalement.
Art. 24 – Le lanceur d’alerte bénéficie de l’aide judiciaire et de l’aide juridictionnelle auprès du Tribunal administratif, en ce qui concerne les procès intentés contre lui ou introduits par lui en rapport avec le signalement de faits de corruption, et ce, nonobstant les conditions requises pour en bénéficier.
Art. 25 – La décision de protection fait bénéficier le lanceur d’alerte de tout ou partie des mesures suivantes :
Art. 26 – Les dispositions relatives à la protection mentionnées au présent chapitre s’étendent, selon l’appréciation de l’Instance, au lanceur d’alerte, à son conjoint, à ses ascendants et ses descendants au premier degré, aux témoins, aux experts et à toute autre personne dont l’Instance estime qu’elle est susceptible de subir un préjudice à l’occasion ou suite au signalement d’une alerte.
Art. 27 – Le lanceur d’alerte, et toute personne protégée citée à l’article 26 de la présente loi, doit observer les mesures de sécurité qui lui sont prescrites et notifiées par les autorités intéressées.
Art. 28 – L’Etat accorde une prime d’intéressement aux lanceurs d’alerte dont le signalement aurait permis d’éviter la commission de quelconque infraction de corruption dans le secteur public, à sa découverte, à l’identification de ses auteurs ou de certains d’entre eux, ou à la récupération des fonds de laquelle ils proviennent.
L’Instance propose l’octroi de la prime après s’être assuré de l’issue du signalement.
Art. 29 – Les mécanismes, les modalités et les critères d’octroi de la prime sont fixés par décret gouvernemental.
Art. 30 – Au cas où le lanceur d’alerte fait l’objet de mesures administratives de quelque nature que ce soit, il incombe à l’organisme public ou à l’employeur de prouver que les mesures qui ont porté préjudice au lanceur d’alerte n’ont pas été prises à l’occasion ou suite au signalement,
Art. 31 – L’Etat s’engage à indemniser le lanceur d’alerte et, le cas échant, toute personne citée à l’article 26 de la présente loi, ayant subi un préjudice à cause du signalement d’une alerte. La réparation du préjudice matériel et moral qu’il a subi s’opère par équivalent.
En cas de condamnation de l’auteur de l’infraction qui a fait l’objet d’un signalement conformément à la présente loi, l’Etat a droit de se retourner contre lui, pour le remboursement des dépenses entraînées par la protection du lanceur d’alerte ou de toute personne citée à l’article 26 de la présente loi, et le remboursement des dépenses d’indemnisation au sens de l’alinéa premier du présent article ainsi que le remboursement du montant de la prime d’intéressement mentionnée à l’article 28 de la présente loi.
Art. 32 – Est exempt des peines encourues, celui qui en cas de commission d’une infraction de corruption, a pris l’initiative de communiquer aux autorités compétentes, avant qu’elles n’en prennent connaissance, des renseignements ou informations ayant permis de découvrir l’infraction et d’éviter son exécution, ou l’identification de ses auteurs ou certains d’entre eux, ou la détection des fonds de laquelle ils proviennent.
Cela ne fait pas obstacle à l’Etat d’agir contre la personne intéressée, pour récupérer toutes les sommes et les biens acquis à l’occasion de la commission de l’infraction, à moins que celui-ci n’en procède spontanément.
Art. 33 – La peine encourue pour l’infraction est réduite de moitié, pour celui, qui ayant commis une infraction de corruption dans le secteur public et dont les renseignements ou informations qu’il a communiqué aux autorités compétentes à l’occasion de l’enquête préliminaire, des poursuites, de l’instruction ou au cours du procès, ont permis de faire cesser l’infraction de corruption objet du signalement, d’éviter la commission d’autres infractions de corruption ou d’identifier tous ses auteurs ou certains d’entre eux, ou de les arrêter.
Chapitre IV – Des peines
Art. 34 – Est puni d’un an à cinq ans (5) d’emprisonnement et d’une amende de mille à cinq milles dinars, quiconque aura sciemment divulgué l’identité du lanceur d’alerte, par quelque moyen que ce soit, de façon directe ou indirecte.
Ces peines ne sont pas exclusives des sanctions disciplinaires si le divulgateur de l’identité est un agent public.
La peine d’emprisonnement est de cinq (5) à dix (10) ans et l’amende de cinq (5) mille à dix (10) mille dinars, en cas où la divulgation de l’identité a occasionné au lanceur d’alerte ou à toute personne citée à l’article 26 de la présente loi, un dommage corporel grave.
Art. 35 – Est puni de six mois à deux ans d’emprisonnement, quiconque aura eu recours à des mesures de rétorsion, à l’intimidation ou à la menace directement ou par personne interposée et de quelque manière que ce soit, à l’encontre du lanceur d’alerte ou de toute personne citée à l’article 26 de la présente loi.
En cas où ces actes auraient occasionné un dommage corporel ou moral grave, l’auteur est puni de cinq (5) ans à dix (10) ans d’emprisonnement.
Art. 36 – Est puni d’une amende de mille dinars à cinq mille dinars, quiconque aura sciemment fait échec à l’accomplissement par la structure administrative compétente des missions qui lui sont confiées dans le cadre des signalements dont elle a été saisie.
Art. 37 – Les dispositions de l’article 34 de la présente loi, ne sont pas exclusives de l’application de la peine la plus forte, si les actes cités constituent une autre infraction punissable d’une peine plus forte dans d’autres lois.
Art. 38 – En cas de signalement, au sens du dernier alinéa de l’article 19 de la présente loi, le lanceur d’alerte est puni d’un an à cinq (5) ans d’emprisonnement et d’une amende de mille à (5) cinq mille dinars, et il est systématiquement exclu du bénéfice des droits mentionnés à la présente loi.
Ces peines ne sont pas exclusives des sanctions disciplinaires contre celui qui aura sciemment émis un signalement dans l’intention de nuire à autrui, si le lanceur d’alerte est un agent public.
La personne lésée par le signalement peut agir en justice contre l’auteur du signalement pour demander réparation du préjudice matériel et moral subi.
Chapitre V – Dispositions transitoires
Art. 39 – Le ministère chargé de la gouvernance procède, en coordination avec l’Instance, à l’examen, au cas par cas, des dossiers de demande de protection et de régularisation de la situation de ceux qui ont émis un signalement des faits de corruption, et ce, après le 14 janvier 2011 et jusqu’à l’entrée en vigueur de la présente loi, à condition que l’intéressé justifie avoir présenté des dossiers de corruption et avoir subi un préjudice en conséquence. Les dossiers de demande de protection et de régularisation de la situation sont présentés, dans un délai maximum de six (6) mois à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi.
Art. 40 – L’Instance créée en vertu du décret-loi cadre n° 2011-120 du 14 novembre 2011, relatif à la lutte contre la corruption, assure les missions attribuées par la présente loi à l’Instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption mentionnée à l’article 130 de la Constitution, et émet des avis sur les projets de texte juridique se rapportant à son domaine de compétence, et ce, jusqu’à la prise de fonctions de l’Instance intéressée.
La présente loi organique sera publiée au Journal officiel de la République tunisienne et exécutée comme loi de l’Etat.
Tunis, le 7 mars 2017.
باسم الشعب،
وبعد مصادقة مجلس نواب الشعب،
يصدر رئيس الجمهورية القانون الأساسي الآتي نصّه:
الباب الأول - أحكام عامة
الفصل الأول - يهدف هذا القانون إلى ضبط صيغ وإجراءات الإبلاغ عن الفساد وآليات حماية المبلغين بما يساهم في تكريس مبادئ الشفافية والنزاهة والمساءلة والحوكمة الرشيدة ومنع الفساد ومكافحته في القطاعين العام والخاص.
الفصل 2 - يُقصد بالمصطلحات التالية على معنى هذا القانون:
الفصل 3 - يتعين على الهياكل العمومية اتخاذ جميع التدابير والإجراءات الضرورية لحسن تنفيذ هذا القانون بما يضمن شفافية عمل الإدارة وإرساء مبادئ النزاهة والمساءلة ومكافحة الفساد.
تمنح للهياكل المشار إليها بالفصل 2 من هذا القانون، التي تستجيب للممارسات الفضلى المتعارف عليها وطنيا ودوليا، في مجال التوقي من الفساد ومنع حدوثه، حوافز تضبط شروط وإجراءات إسنادها بمقتضى أمر حكومي.
الفصل 4 - لا تحول أحكام هذا القانون دون الإبلاغ عن حالات فساد مباشرة إلى الجهات القضائية المختصة.
الفصل 5 - يتعين على الهياكل المكلفة بتنفيذ هذا القانون التقيد بمقتضيات حماية المعطيات الشخصية وفقا للتشريع الجاري به العمل في هذا المجال.
الباب الثاني - في شروط وإجراءات الإبلاغ عن الفساد الموجب للحماية
القسم الأول - في الجهة المختصة بتلقي الإبلاغ
الفصل 6 - على المبلّغ أن يوجه الإبلاغ عن الفساد وجوبا للهيئة التي عليها أن تتخذ التدابير الضامنة لحماية هويته.
وتختص الهيئة وجوبا بالنظر في الإبلاغ عن حالات الفساد المتعلقة بالصور التالية:
ولها أن تحيل ما خرج عن ذلك إلى الهياكل المعنية دون منع المبلّغ من اللجوء مباشرة للقضاء في كل الحالات.
الفصل 7 - يتعيّن على كل هيكل عمومي خاضع لأحكام هذا القانون، تحديد الهيكل الإداري المختص داخله، بتلقي الإبلاغ عن شبهات الفساد المحالة إليه من قبل الهيئة والبحث فيها. ويشار إليه فيما يلي بـ "الهيكل الإداري المختص".
كما يتعين على كل هيكل عمومي خاضع لأحكام هذا القانون أن يوجه إلى الهيئة في ظرف شهرين من تاريخ نشر هذا القانون بالرائد الرسمي للجمهورية التونسية أرقام الهاتف والفاكس والبريد الإلكتروني الخاص بالهيكل الإداري المختص ونشرها على الموقع الإلكتروني الخاص به.
الفصل 8 - يجب على الهياكل العمومية تيسير عمل الهيكل الإداري المختص وذلك بتمكينه من الموارد المادية والبشرية الضرورية لأداء مهامه المنصوص عليها في هذا القانون وعدم التدخل في أعماله.
القسم الثاني - في صيغ وإجراءات الإبلاغ
الفصل 9 - على الهيئة مواصلة النظر في ملفات الإبلاغ عن حالات الفساد بعد سحبها من الهيكل المعني في الصور التالية :
الفصل 10 - يتولى المبلّغ تقديم الإبلاغ كتابيا على أن يتضمن ذلك التنصيصات الوجوبيّة المشار إليها بالفصل 12 من هذا القانون.
يتمّ إيداع الإبلاغ مباشرة لدى الهيئة مقابل وصل يسلّم وجوبا في الغرض أو عن طريق البريد مضمون الوصول مع الإعلام بالبلوغ.
وإذا كان المبلّغ مكفوفا أو يعاني من أي إعاقة جسدية أخرى أو كان لا يحسن الكتابة أن يقدم إبلاغه مباشرة للهيئة التي يحرر أحد أعضائها محضرا في الغرض يتضمن تفاصيل الإبلاغ.
ويمكن الإبلاغ عن حالات الفساد عبر المنظومات الإلكترونية الرسمية المخصصة للغرض.
الفصل 11 - يجب على المبلّغ كشف هويته لدى الهيئة. وله أن يطلب الحفاظ على سرية هويته في جميع مراحل التثبت من إبلاغه.
الفصل 12 - يجب أن يتضمّن الإبلاغ عن الفساد ما يلي:
الفصل 13 - إذا لم يتضمّن الإبلاغ عن حالات الفساد البيانات المنصوص عليها بالفصل 12 من هذا القانون، تتولى الهيئة دعوة المبلّغ لاستكمال البيانات في أجل لا يتجاوز سبعة (7) أيام من تاريخ توصلها بالإبلاغ وعلى المبلّغ أن يستكمل البيانات المطلوبة في أجل لا يتجاوز عشرة (10) أيام من تاريخ توصله بطلب الاستكمال.
ترفض الهيئة النظر في الملفات التي لم يقع استكمالها في الآجال المحددة أعلاه ما عدى الحالات التي ترى الهيئة أن الأفعال موضوع الإبلاغ تتطلب مواصلة النظر في شأنها.
الفصل 14 - تتولى الهيئة اتخاذ التدابير اللازمة للتحقّق من صحة المعطيات المضمنة بالملفات التي تعهدت بها على معنى الفصل 6 من هذا القانون.
وتتولى الهياكل المعنية اتخاذ التدابير المنصوص عليها بالفقرة السابقة فيما يتعلق بالملفات المحالة عليها من الهيئة.
الفصل 15 - تتولى الهيئة إعداد تقرير حول الأعمال موضوع الإبلاغ وإعلام المبلّغ بنتائج تقريرها في أجل لا يتجاوز الشهرين من تاريخ تقديم الإبلاغ الذي تعهدت به على معنى الفصل 6 من هذا القانون ويمكن تمديد الأجل شهرا إضافيا إذا توفرت أسباب جدية لذلك.
كما تتولى الهياكل المعنية إعداد تقرير حول الأعمال موضوع الإبلاغ والمحالة عليها من الهيئة وإعلام الهيئة بنتائج تقريرها في أجل لا يتجاوز الشهر، ويمكن للهيكل المعني طلب تمديد الأجل بخمسة عشر يوما إضافيا إذا توفرت أسباب جدية لذلك، وعلى الهيئة أن تعلم المبلّغ بنتائج التقرير في أجل أسبوع من تاريخ توصلها به من الهيكل المعني.
الفصل 16 - يمكن للمبلّغ تقديم اقتراحات أو معلومات أو أدلّة إضافية أثناء التحقيقات أو الاستعلامات اللاحقة التي تقوم بها الهيئة.
الفصل 17 - إذا ثبت بناء على الإبلاغ المحال من الهيئة على الهيكل المعني وجود شبهة فساد يتعين على الهيكل المعني اتخاذ الإجراءات الضرورية التالية :
وفي جميع الحالات على الهيكل المعني أن يحيل نتائج الأبحاث والتقارير موضوع الإبلاغ على الهيئة التي عليها أن تتخذ ما تراه صالحا من إجراءات.
الفصل 18 - تتولى الهيئة إعداد تقرير نهائي حول الأعمال موضوع الإبلاغات وإحالته على الجهات المعنية في أجل أقصاه شهران.
الباب الثالث - في شروط وآليات حماية المبلّغ
الفصل 19 - ينتفع المبلّغ بناء على طلب منه أو بمبادرة من الهيئة وبشرط موافقته بالحماية من أيّ شكل من أشكال الانتقام أو التمييز أو الترهيب أو القمع. كما تتمّ حمايته من أيّ ملاحقة جزائية أو مدنية أو إدارية أو أيّ إجراء آخر يلحق به ضررا ماديا أو معنويا إذا كان كل ذلك بمناسبة الإبلاغ أو تبعا له.
تسند الحماية بقرار من الهيئة ويتمّ تنفيذ قرارات الحماية بالتنسيق مع السلطات العمومية المعنية بتوفيرها وخاصة الأمنية وفق التشريع الجاري به العمل.
وتنسحب الحماية على الأشخاص وثيقي الصلة بالمبلّغ المشار إليهم بالفصل 26 من هذا القانون.
ويستثنى من الحماية من يقدّم عمدا، تبليغا بقصد الإضرار بالغير دون وجه حقّ.
الفصل 20 - لا يُلزم المبلّغ بإقامة الحجة على المعلومات التي قام بإبلاغها.
الفصل 21 - تدرس الهيئة طلبات الحماية والآليات اللازمة لها ومدّتها وتتخذ قرارها في الغرض في ظرف ثلاثة أيام من تاريخ توصلها بالطلب. وكلما كان القرار برفض توفير الحماية فيستوجب تعليله. وتتولّى الهيئة في كل الأحوال إبلاغ قرارها إلى المبلّغ في أجل 48 ساعة من تاريخ اتخاذه.
يمكن في أجل عشرة أيام من الإعلام المشار إليه أعلاه الطعن في قرار رفض توفير الحماية أو إقرارها بصورة جزئية أو غير كافية أو تعديلها أو إنهائها أمام القاضي الإداري الاستعجالي الذي يصدر قراره في أجل سبعة أيام من تاريخ الطعن. ويكون قراره قابلا للطعن بالاستئناف طبق الإجراءات المقرّرة بالنسبة إلى الأذون الاستعجالية.
الفصل 22 - يتعيّن الحفاظ على سرية هويّة المبلّغ بشكل كامل من قبل الهيئة، ولا تكشف هويّته إلا بعد موافقته المسبقة والكتابية.
يمكن عند الضرورة، واحتراما لحقوق الدفاع الاستماع إلى المبلّغ كشاهد أمام الجهة القضائية ذات النظر التي تتّخذ ما يلزم من تدابير لحماية سريّة هويّته تجاه الغير.
الفصل 23 - لا تسلّط على المبلّغ أيّة عقوبات تأديبية أو جزائية على أسـاس مخالفته للسرّ المهني أو لواجب التحفظ إذا اتخذت تلك العقوبات بمناسبة الإبلاغ أو تبعا له.
الفصل 24 - يتمتع المبلّغ بالإعانة العدلية وبالإعانة القضائية لدى المحكمة الإدارية في خصوص الدعاوى المثارة ضده أو التي يقوم بإثارتها والمرتبطة بإبلاغه عن الفساد وذلك بصرف النظر عن الشروط المستوجبة للانتفاع بها.
الفصل 25 - يشمل قرار الحماية تمتيع المبلّغ بكل أو بعض الإجراءات التالية :
الفصل 26 - تنسحب الأحكام المتعلقة بالحماية المشار إليها بهذا الباب وفقا لما تقدّره الهيئة، على المبلّغ وقرينه وأصوله وفروعه إلى الدرجة الأولى والشهود والخبراء وأيّ شخص آخر تقدّر الهيئة أنّه عرضة للضرر بمناسبة الإبلاغ أو تبعا له.
الفصل 27 - يجب على المبلّغ، وأيّ من الأشخاص المشمولين بالحماية والمشار إليهم بالفصل 26 من هذا القانون، اتّباع تدابير السلامة التي تضعها السلطات المعنية له وتعلمه بها.
الفصل 28 - تمنح الدولة مكافأة مالية للمبلّغين الذين أدّى إبلاغهم إلى الحيلولة دون ارتكاب أيّ من جرائم الفساد في القطاع العام أو إلى اكتشافها أو اكتشاف مرتكبيها أو البعض منهم أو استرداد الأموال المتأتّية منها.
تقترح الهيئة إسناد المكافأة بعد التأكد من مآل الإبلاغ.
الفصل 29 - يتم تحديد آليات وصيغ ومعايير إسناد المكافأة بأمر حكومي.
الفصل 30 - في صورة تعرض المبلّغ إلى إجراءات إدارية مهما كان صنفها، يحمل على الهيكل العمومي أو المشغّل، عبء إثبات أنّ التدابير التي ألحقت ضررا بالمبلّغ لم تكن بمناسبة التبليغ أو تبعا له.
الفصل 31 - تلتزم الدولة بتعويض المبلّغ، أو عند الاقتضاء أيّ شخص من الأشخاص المشار إليهم بالفصل 26 من هذا القانون، الذي أصابه ضرر نتيجة الإبلاغ، ويقدر التعويض بما يوازي ما تعرّض له من أضرار مادية ومعنوية.
في صورة إدانة مرتكب الجريمة المبلغ عنها وفقا لهذا القانون، يحقّ للدولة أن تعود عليه لاستخلاص النفقات المترتّبة على حماية المبلّغ أو أيّ شخص من الأشخاص المشار إليهم بالفصل 26 من هذا القانون واستخلاص النفقات الناتجة عن التعويض على معنى الفقرة الأولى من هذا الفصل واستخلاص قيمة المكافأة المالية المنصوص عليها بالفصل 28 من هذا القانون.
الفصل 32 - يعفى من العقوبات المستوجبة من بادر عند ارتكاب جريمة فساد، بإبلاغ السلط ذات النظر بإرشادات أو معلومات قبل علمها بها مكّنت من اكتشاف الجريمة وتفادي تنفيذها أو اكتشاف مرتكبيها أو البعض منهم أو اقتفاء الأموال المتأتيّة منها.
ولا يحول ذلك دون أن تعود الدولة على المعني بالأمر لاسترجاع كل المبالغ والمكاسب التي تحصل عليها بمناسبة ارتكاب الجريمة ما لم يبادر من تلقاء نفسه بذلك.
الفصـل 33 - يسعف بالحطّ إلى النصف من العقوبة المقرّرة أصالة للجريمة، من قام بارتكاب جريمة فساد في القطاع العام ومكّنت الإرشادات أو المعلومات التي تولى إبلاغها إلى السلط ذات النظر بمناسبة البحث الأوّلي أو التتبعات أو التحقيق أو أثناء المحاكمة، من وضع حدّ لجريمة الفساد المبلّغ عنها أو تفادي ارتكاب جرائم فساد أخرى، أو من الكشف عن جميع فاعليها أو بعضهم أو من إلقاء القبض عليهم.
الباب الرابع - في العقوبات
الفصل 34 - يعاقب بالسجن من سنة إلى خمس (5) سنوات وبخطية مالية تتراوح بين ألف دينارا وخمسة (5) آلاف دينار، كل من تعمّد كشف هوية المبلّغ، بأيّ وسيلة كانت، بشكل مباشر أو غير مباشـر.
ولا يحول ذلك دون تسليط العقوبات التأديبيّة على كاشف الهوية إذا كان عونا عموميا.
ويعاقب من خمس (5) إلى عشر (10) سنوات وبخطية مالية تتراوح بين خمسة (5) آلاف دينار وعشرة (10) آلاف دينار في حال أدّى الكشف إلى إيقاع ضرر جسدي جسيم بالمبلّغ أو أيّ شخص من الأشخاص المشار إليهم بالفصل 26 من هذا القانون.
الفصل 35 - يعاقب بالسجن من ستة أشهر إلى سنتين كل من يلجأ إلى اتخاذ تدابير انتقامية أو الترهيب أو التهديد مباشرة أو بواسطة وبأي شكل من الأشكال ضد شخص المبلّغ أو أي شخص من الأشخاص المشار إليهم بالفصل 26 من هذا القانون.
وفي صورة إلحاق ضرر جسدي أو معنوي جسيم يعاقب الفاعل بالسجن من خمس (5) إلى عشر (10) سنوات.
الفصل 36 - يعاقب بخطية مالية من ألف دينار إلى خمسة آلاف دينار كل من يتعمّد عدم تمكين الهيكل الإداري المختص من أداء المهام الموكولة له في إطار الإبلاغات المتعهّد بها.
الفصل 37 - لا تحول أحكام الفصل 34 من هذا القانون، دون تسليط العقوبة الأشدّ إذا كانت الأفعال المذكورة تشكل جريمة أخرى معاقب عليها بعقوبة أشد في نصوص قانونية أخرى.
الفصل 38 - في حالات الإبلاغ على معنى الفقرة الأخيرة من الفصل 19 من هذا القانون، تسلط على المبلغ عقوبة بالسجن تتراوح من سنة إلى خمس (5) سنوات وخطية مالية تتراوح بين ألف دينارا وخمسة (5) آلاف دينار ويحرم آليا من التمتّع بالحقوق المنصوص عليها بهذا القانون.
ولا يحول ذلك دون تسليط عقوبات تأديبية على من تعمّد تقديم إبلاغ بقصد الإضرار بالغير إذا كان عونا عموميا.
يمكن للمتضرّر من هذا الإبلاغ، اللجوء إلى القضاء لمطالبة الفاعل بجبر الضرر المادي والمعنوي الحاصل له.
الباب الخامس - أحكام انتقالية
الفصل 39 - تتولّى الوزارة المكلفة بالحوكمة بالتنسيق مع الهيئة النظر حالة بحالة في ملفات طلب الحماية وتسوية الوضعية التي يتقدم بها كلّ من تولّى التبليغ عن حالة فساد وذلك بعد 14 جانفي 2011 إلى حدود دخول هذا القانون حيز النفاذ شريطة أن يثبت المعني بالأمر تقديمه لملفات فساد وتضرره جرّاء ذلك. ويتمّ تقديم ملفات طلب الحماية وتسوية الوضعية في أجل أقصاه ستّة أشهر (6) من دخول هذا القانون حيّز النفاذ.
الفصل 40 - تتولّى الهيئة المحدثة بمقتضى المرسوم الإطاري عدد 120 لسنة 2011 المؤرخ في 14 نوفمبر 2011 المتعلق بمكافحة الفساد، التعهد بالمهام المسندة بمقتضى هذا القانون لهيئة الحوكمة الرشيدة ومكافحة الفساد المنصوص عليها بالفصل 130 من الدستور وإبداء الرأي في مشاريع النصوص القانونية المتصلة بمجال اختصاصها، وذلك إلى حين مباشرة الهيئة المعنية لمهامها.
ينشر هذا القانون الأساسي بالرائد الرسمي للجمهورية التونسية وينفذ كقانون من قوانين الدولة.
تونس في 7 مارس 2017.
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