Le Président de la République par intérim,
Sur proposition du Premier ministre,
Vu l’article 28 et 57 de la constitution,
Vu la loi organique n° 2004-48 du 14 juin 2004, portant organisation du travail de la chambre des députés et de la chambre des conseillers et fixant les relations entre les deux chambres, telle que complétée par la loi organique n° 2006-32 du 22 mai 2006 et notamment son article 32,
Vu le code pénal promulgué par le décret du 9 juillet 1913, tel que modifié et complété par les textes subséquents,
Vu le code de procédure pénale promulgué par la loi n° 68-23 du 24 juillet 1968, tel que modifié et complété par les textes subséquents,
Vu le code de la comptabilité publique promulgué par la loi n° 73-81 du 31 décembre 1973, tel que modifié et complété par les textes subséquents,
Vu la loi n° 2011-5 du 9 février 2011, portant délégation au Président de la République par intérim pour la prise de décret-loi en vertu de l’article 28 de la constitution,
Vu l’avis du ministre de l’intérieur,
Vu l’avis du ministre de la justice,
Vu l’avis du ministre de la santé publique,
Prend le décret-loi dont la teneur suit :
Article premier – Est créée une instance publique indépendante dénommée « la commission nationale d’investigation » pour enquêter sur les abus et les violations enregistrées durant les évènements qu’a connu la Tunisie durant la période allant du 17 décembre 2010 jusqu’à l’accomplissement de son objet.
Art. 2 – La commission d’investigation est chargée de collecter les informations et les documents relatifs aux abus enregistrés durant la période indiquée à l’article premier susmentionné moyennant :
– la réception des requêtes émanant des citoyens qui ont été victimes d’abus qu’ils ont subi directement ou auxquels ont été exposé leurs parents durant la période indiquée à l’article premier susmentionné,
– la consultation de tous les documents administratifs et privés ayant trait aux faits faisant l’objet d’investigation et que le président de la commission demande à la partie détentrice de lui remettre,
– la convocation de toute personne physique afin de l’auditionner si son témoignage est susceptible d’éclairer la commission en ce qui concerne les faits objet d’investigation. Le président de la commission adresse à la personne concernée une convocation indiquant toutes les données nécessaires permettant d’évaluer les raisons du témoignage requis ainsi que sa portée.
Quant à la personne morale, on procède à la convocation de son représentant légal :
– L’envoi d’un ou plusieurs membres de la commission assistés du rapporteur de celle-ci afin de recueillir le témoignage des personnes physiques qui ne sont pas en mesure de se déplacer pour témoigner devant la commission.
Art. 3 – La commission nationale d’investigation sur les abus enregistrés au cours de la période indiquée à l’article premier susmentionnée est composée comme suit :
– un président qui sera nommé par décret parmi les personnalités nationales indépendantes réputées pour leur compétence dans le domaine juridique,
– des membres dont le nombre ne peut être inférieur à dix qui seront choisis par le président de la commission après concertation avec les organisations concernées.
Art. 4 – La commission d’investigation peut, sur demande de son président, avoir ou accéder aux informations nécessaires à l’accomplissement de ses missions et détenues par les administrations publiques, les collectivités locales ou les entreprises et les établissements publics en tenant comptent de la législation relative à la protection des données personnelles.
Art. 5 – Les travaux de cette commission n’empêchent pas la saisine de l’autorité judiciaire compétente afin d’engager des poursuites contre les auteurs des abus et des violations objets du présent décret-loi.
Art. 6 – Les travaux de la commission, les témoignages des personnes qu’elle a auditionnées, ainsi que ses délibérations revêtent un caractère confidentiel. Il est interdit de divulguer les informations qui ont été collectées par la commission et notamment les témoignages des personnes auditionnées jusqu’à la transmission du rapport de la commission au Président de la République.
Néanmoins, le président de la commission est autorisé à présenter au public des données sur l’état d’avancement des travaux de la commission.
Art. 7 – Toute personne physique ou morale peut fournir au président de la commission tous les documents ou les déclarations en sa possession concernant tout ce qu’elle a pu savoir ou subir, ainsi que toutes les données et les informations possibles afférentes aux missions de la commission.
Des reçus mentionnant les documents remis à la commission sont délivrés à toute personne ayant fourni ces documents.
Art. 8 – Toute personne ayant donné un faux témoignage ou ayant sciemment influencé les témoins ou ayant fourni des faux documents sera punie conformément à la législation en vigueur.
Art. 9 – Les membres de la commission d’investigation sont tenus de garder le secret des informations afférentes aux témoignages et documents dont ils ont eu connaissance à l’occasion de l’accomplissement de leurs missions.
Art. 10 – Le président de la commission veille à son bon fonctionnement, dirige ses audiences et la représente légalement.
Art. 11 – Le président de la commission nomme un rapporteur général parmi les membres de la commission pour consigner ses travaux dans des procès-verbaux d’audiences.
Art. 12 – Des sous commissions régionales et techniques concernant des questions spécifiques, afférentes aux missions de la commission, peuvent être créées si son président le juge nécessaire.
Art. 13 – La commission est convoquée à la demande de son président ou de son suppléant en cas d’empêchement.
Art. 14 – Les dépenses relatives au fonctionnement de la commission y compris les frais de transport et de séjour de ses membres sont imputées sur le budget du premier ministère.
Art. 15 – Le Premier ministre, le ministre de l’intérieur, le ministre de la justice et le ministre de la santé publique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret-loi qui sera publié au Journal Officiel de la République Tunisienne et prend effet à compter du 18 février 2011.
Tunis, le 18 février 2011.
إن رئيس الجمهورية المؤقت،
باقتراح من الوزير الأول،
بعد الاطلاع على الفصلين 28 و57 من الدستور،
وعلى القانون الأساسي عدد 48 لسنة 2004 المؤرخ في 14 جوان 2004 المتعلق بتنظيم عمل مجلس النواب ومجلس المستشارين وعلاقتهما ببعضهما كما تم إتمامه بالقانون الأساسي عدد 32 لسنة 2006 المؤرخ في 22 ماي 2006 وخاصة الفصل 32 منه،
وعلى المجلة الجزائية الصادرة بمقتضى الأمر العلي المؤرخ في 9 جويلية 1913 كما تم تنقيحها وإتمامها بالنصوص اللاحقة،
وعلى مجلة الإجراءات الجزائية الصادرة بالقانون عدد 23 لسنة 1968 المؤرخ في 24 جويلية 1968 كما تم تنقيحها وإتمامها بالنصوص اللاحقة،
وعلى مجلة المحاسبة العمومية الصادرة بمقتضى القانون عدد 81 لسنة 1973 المؤرخ في 31 ديسمبر 1973 كما تم تنقيحها وإتمامها بالنصوص اللاحقة،
وعلى القانون عدد 5 لسنة 2011 المؤرخ في 9 فيفري 2011 المتعلق بالتفويض إلى رئيس الجمهورية المؤقت في اتخاذ مراسيم طبقا للفصل 28 من الدستور،
وعلى رأي وزير الداخلية،
وعلى رأي وزير العدل،
وعلى رأي وزير الصحة العمومية.
يصدر المرسوم الآتي نصه:
الفصل الأول - تحدث هيئة عمومية مستقلة تدعى "اللجنة الوطنية لاستقصاء الحقائق" لتقصي الحقائق في التجاوزات والانتهاكات المسجلة خلال الأحداث التي شهدتها البلاد التونسية خلال الفترة الممتدة من 17 ديسمبر 2010 إلى حين زوال موجبها.
الفصل 2 - تتعهد لجنة تقصي الحقائق بجمع المعلومات والوثائق المتعلقة بالتجاوزات المسجلة خلال الفترة المذكورة بالفصل الأول أعلاه من خلال:
- تلقي شكاوي المواطنين الذين كانوا ضحية تجاوزات تعرضوا لها مباشرة أو تعرض لها ذويهم خلال الفترة المذكورة بالفصل الأول أعلاه،
- الاطلاع على جميع الوثائق الإدارية أو الخاصة التي لها علاقة بالوقائع المطلوب تقصي الحقائق في شأنها والتي يطلب رئيس اللجنة من الجهة الموجودة في حوزتها هذه الوثائق تسليمها إليه،
- استدعاء كل شخص طبيعي قصد الاستماع إليه إذا كان من شأن شهادته إنارة اللجنة فيما يتعلق بالوقائع المطلوب تقصي الحقائق في شأنها ويوجه رئيس اللجنة إلى الشخص المعني دعوة تتضمن جميع البيانات اللازمة التي تمكن من تقييم أسباب الشهادة المطلوبة ومداها.
وبخصوص الشخص المعنوي فإنه يتم استدعاء ممثله القانوني.
- إيفاد عضو أو أكثر من بين أعضاء اللجنة بمساعدة مقررها قصد تلقي شهادة الأشخاص الطبيعيين الذين يتعذر عليهم التنقل للإدلاء بشهاداتهم أمام اللجنة.
الفصل 3 - تتركب اللجنة الوطنية لتقصي الحقائق في التجاوزات المسجلة خلال الفترة المذكورة بالفصل الأول أعلاه كما يلي:
- رئيس يتم تعيينه بأمر من بين الشخصيات الوطنية المستقلة المشهود لها بالكفاءة في الميدان القانوني،
- أعضاء لا يقل عددهم عن العشرة يتم اختيارهم من قبل رئيس اللجنة بعد التشاور مع المنظمات المعنية.
الفصل 4 - للجنة تقصي الحقائق وبطلب من رئيسها، الحصول أو النفاذ إلى المعلومات التي يستوجبها قيامها بمهامها والتي تكون بحوزة إدارات عمومية أو جماعات محلية أو مؤسسات أو منشآت عمومية مع مراعاة التشريع المتعلق بحماية المعطيات الشخصية.
الفصل 5 - لا تحول أعمال اللجنة دون التوجه إلى السلطة القضائية المختصة قصد تتبع مرتكبي التجاوزات والانتهاكات موضوع هذا المرسوم.
الفصل 6 - تكتسي أعمال اللجنة وشهادات الأشخاص الذين تستمع إليهم ومداولاتها طابعا سريا. ولا يجوز الإعلان عن المعلومات التي قامت اللجنة بجمعها وخاصة شهادات الأشخاص التي استمعت إليهم إلى حين رفع تقريرها إلى رئيس الجمهورية.
غير أنه يجوز لرئيس اللجنة أن يقدم للعموم بيانات تتعلق بحالة تقدم أشغال اللجنة.
الفصل 7 - يمكن لكل شخص طبيعي أو معنوي مد رئيس اللجنة بكل ما لديه من وثائق أو تصاريح حول كل ما بلغ إليه أو كل ما تعرض له ومما أمكن الحصول عليه من معلومات وبيانات تندرج ضمن مهام اللجنة.
ويتم التنصيص على تسليم وصولات في ذلك لكل من أدلى للجنة بوثائق.
الفصل 8 - يعاقب كل من يدلي بشهادة زور أو يتعمد التأثير على الشهود أو الإدلاء بوثائق مزورة وفق أحكام التشريع الجاري به العمل.
الفصل 9 - يتعين على أعضاء لجنة تقصي الحقائق المحافظة على سرية المعلومات المتعلقة بالشهادات وبالوثائق التي اطلعوا عليها عند القيام بمهامهم.
الفصل 10 - يسهر رئيس اللجنة على سير أعمالها ويسير جلساتها ويمثلها قانونيا.
الفصل 11 - يعين رئيس اللجنة مقررا عاما من بين أعضائها، ليدون أعمال اللجنة في محاضر جلسات.
الفصل 12 - يمكن إحداث لجان فرعية جهوية أو فنية في مواضيع خصوصية تندرج ضمن مشمولات اللجنة إذا ارتأى رئيسها ضرورة لذلك.
الفصل 13 - تجتمع اللجنة بدعوة من رئيسها أو من ينوبه عند التعذر.
الفصل 14 - تحمل المصاريف المتعلقة بأعمال اللجنة بما في ذلك مصاريف تنقل وإقامة أعضائها على ميزانية الوزارة الأولى.
الفصل 15 - الوزير الأول ووزير الداخلية ووزير العدل ووزير الصحة العمومية مكلفون، كل فيما يخصه، بتنفيذ هذا المرسوم الذي ينشر بالرائد الرسمي للجمهورية التونسية والذي يجري العمل به ابتداء من 18 فيفري 2011.
تونس في 18 فيفري 2011.
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